Stopper la prolifération de plantes, belles, mais agressivement envahissantes au Québec
Trois années à succès marqués de résultats tangibles
Comme les sirènes de la mythologie grecque, la renouée du Japon utilise sa beauté pour attirer des admirateurs avant de les exposer à des dommages.
Charmés par le vert exotique de la plante, ses tiges rouges et ses ravissantes fleurs, les Européens et Nord-Américains du 19e siècle ont été amenés à cultiver la plante pour enjoliver les paysages et ajouter de la couleur aux jardins en fin d’été.
Mais ces adeptes de la première heure ne savaient pas que la renouée ferait partie, un siècle plus tard, des 100 pires plantes envahissantes de la planète.
Résistante aux coupes, la renouée du Japon croît à des hauteurs allant de trois à quatre mètres, se reproduit rapidement par son système radiculaire et peut littéralement pousser à travers le béton et endommager les infrastructures. La beauté de la renouée ne tient en fait qu’à son apparence. Les sécrétions de ses rhizomes empoisonnent les plantes indigènes, et l’intruse fait des ravages partout où elle s’installe, posant des défis majeurs à son éradication.
« La raison de la forte prolifération de la renouée du Japon tient à la beauté de la plante », a indiqué Valérie Aubin, chargée de projet de la ZIP Jacques-Cartier de l’est de Montréal.
La zone d’intervention prioritaire (ZIP) Jacques-Cartier est l’un des 13 comités qui se consacrent au Québec à la protection du bassin versant du fleuve Saint-Laurent. Avec le soutien financier sur trois ans d’Enbridge, la ZIP Jacques-Cartier s’est attaquée aux problèmes posés par la renouée du Japon dans l’est de Montréal. À cette fin, elle a étudié la plante, en a cartographié la dissémination dans la région, a examiné des façons de la combattre et a mis au point du matériel éducatif pour enseigner au public les menaces qu’elle pose et les façons de s’en débarrasser en toute sécurité.
« Le problème posé par la renouée s’est aggravé le long du bassin du Saint-Laurent », a souligné Mme Aubin, notant que la plante envahissante prospère en milieux humides. « Près des bords de l’eau, la renouée pousse à des hauteurs et des épaisseurs telles qu’elle obstrue complètement l’accès du public à l’eau. »
Depuis 2012, la ZIP Jacques-Cartier reçoit 10 000 dollars par année d’Enbridge au soutien du travail qu’elle effectue sur la renouée du Japon. Après trois années à succès marqués de résultats tangibles, le projet doit prendre fin à l’automne 2015.
« Nous sommes enchantés des résultats de ce projet ; la ZIP Jacques-Cartier a été un formidable partenaire », a précisé Eric Prud’Homme, directeur principal des Affaires publiques d’Enbridge pour le Québec. « (Avant ce projet), aucune information n’était disponible sur la renouée du Japon pour les environnements que l’on retrouve dans l’est de Montréal, et le public n’avait accès à aucun outil pour savoir comment la gérer. »
Des collectivités au-delà des limites de l’est de Montréal ont communiqué avec la ZIP Jacques-Cartier pour utiliser le matériel didactique produit en partenariat avec Enbridge.
« Le financement de ce projet dans l’est de Montréal, à proximité de notre emprise sur la Rive Nord, était une façon pour nous d’investir dans une collectivité où nous travaillons et vivons », a dit M. Prud’Homme.
« Ce projet montre bien la puissance qu’il y a à travailler ensemble et de l’impact positif que nous pouvons avoir sur l’environnement. »